Poètes :

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Lettres du Kongo

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Lettres du Kongo

Munanga Mwana Nsenga,  le 21.11.2013


Le tam-tam rit-il?
Le tam-tam gronde
Le tam-tam pleure-t-il?
Le tam-tam rit-gronde-pleure
Bondit au ciel
Bondit sur ruisseaux et fleuves
Bondit et gambade
A travers plaines et forêts
Les dieux ont-ils soif ?
Peut-être soif du sang
Et j'ai le feu
Jusque dans le cul de mon humanité
Et à chaque pouce de mon territoire
Ça me semble un complot
Contre le Kongo
Et mon verbe
Libéré des territoires classiques
Ivre de la tempête pourrie du sang wanted
Sang du crime de l'innocence
Sang du crime d'être humanité
Sang du crime d'être Kongo
Ce verbe marqué au fer rouge
Echaudé et foudroyé
Qui valse dans les mille rixes
De ta caboche civilisation
Culbute et débite sur la plage
De tes mains faussement saintes
Sa plainte contre la méconnaissable civilisation
Verbe détourné des festins intimes de nos coeurs
Des romances au clair de lune
Verbe de mise en relief
D'une humanité à la merci des judas
Combien sont-ils ?
Leur nombre comme s'il en pleuvait
De tous les cieux et de tous les horizons
M'aveugle m'aveugle
Autant celui des victimes
Dont compte sapé par les charognards
Interroge ma terre amie hospitalière
Généreuse épouse du sang qui a giclé
Interroge la vermine
Ouvrière inlassable
Des trous solitaires
Des fosses communes silencieuses
Dans tout le sauvage du Kongo-Afrique

Interroge
D'où vient l'arme du crime
Que les Afriques se mangent
Que la paperasse rentre les banques
Que les usines fredonnent à souhait
Et à n'importe quel prix
Et les cargos nuitamment chargés
Débarquent des tonnes de honte
De notre marque bestiale
Sur les plages
De nos haines clano-tribo-raciales
Sur les Champs de conflits des intérêts
Qui ignorent nos peuples
Et c'est la mort rendue franco-domicile
Sur les bras des haines mal tues
Mal gérées par les uns
Tragiquement exploitées par les autres
Et elle fonctionne cette civilisation
Dans cette conjugaison des combines
Au nom de tous les noms
Du Christ ou de l'Islam
Du pouvoir, de l'esprit ou du coeur
De la traîtrise
Du chien ou du chat
Au-delà même de tous les noms
Pour tous les intérêts
Pour ce matérialisme béant
Qui nous engloutit
Pour l'hégémonie ou l'idéologie
Pour les alliances sans nom
Si loin si près
Ce verbe qui rit qui gronde qui pleure
Ouvre à larges pans
Les sacs de nos bêtises
Nous l'humanité
Qui sable le champagne
Souillé de notre sang
Qui ingurgite des sandwiches
Aux quartiers de nos chairs
Cannibale du second degré
Qui a beau rincer ses doigts
Dans l'eau bénite
Pour paraître pur et en vain
Qui arbore la cravate
Et communie le dimanche
As des as
De nos mille et une morts
Aux quatre points cardinaux
Hélas !

Conscience fétide des mains sales
Qui ont infecté la science
Dérapée à nonante degrés
Nous sommes de toutes les guerres
Saintes et païennes
Nous sommes le Viet-Nam
Nous sommes le Golfe, le Chipre ou le Liban
Nous sommes la Varsovie
La Bosnie Herzégovine
Nous sommes Djemena et Bangui
Nous sommes les Kongo
Le Rwanda, le Burundi et l'Ounganda
Nous sommes Israël et Palestine
World Trade Center
Nous sommes...
Humanité ‘’humanicide’’
Dans les volutes
Ouf ! Nous étouffons, mais notre voix s'entend
Dans le halètement des flammes
Dans les chants des orgues de Staline
Des roquettes au vent sifflant
Des ogives apocalyptiques
Nous dépérissons sans calcul
Dans l'enfer du matériel, du sida et compagnie
Dans tout périmètre carcéral
Dans la tourmente cosmique
Dans l'énervement de l'être
Verbe participé de tous les cris
Vifs et silencieux
De tous les regards en berne
De toutes les bouches bées
De tous les bras tordus
De tous les visages émaciés
De tous les miasmes de notre chair
Qui s'épanchent
De toute l'aperture
Des plaies rouges et noires
De tous les barreaux
Et autres quadrillages d'enfermement
De « perclusion » arbitraire
Ce verbe t'interpelle fils de l'Homme
Verbe qui interpelle le Verbe
Qui remplit l'espace et le temps
C'est le verbe acolyte du Verbe
Mandataire du « Mandateur »
Va, presse-toi
Tire-toi à larges brasses au large des eaux
Gravis les hauteurs
Et palpite au coeur des coeurs justes
Susurre aux pavillons des consciences nobles
Tu ne mourras pas j'ai foi
Sans décaler les aiguilles de la négativité
Dans tes angles mystérieux
Se love l'énergie suprême
Voici ton passeport
Pour les meilleures cités de l'homme
Toucher-jouer
Avec tous ceux de ta race
Petit verbe qui plaide pour l'humanité
Pour la paix
Dans « Les lettres du Kongo ».

Adrien MUNYOKA MWANA CYALU

 

Commentaires

Paul, 21.11.2013

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